Intervento – luttes autonomes italiennes des 70’s
Jeudi 3 février 2011, à 18h30
à l’Amphidice
A l’Amphidice, Université Stendhal, Trams B et C, arrêt Bibliothèques Universitaires
Mise en scène (en lectures, films, chansons…) sur les mouvements sociaux autonomes qui ont bouleversé l’Italie pendant les années 70 : luttes dans les usines, quartiers, prisons, occupations de logements et auto-réductions, féminisme, radio libres, action directe, groupes en armes et illégalisme…
Suivie d’une discussion sur ce que ces fragments d’histoires, leurs failles, leurs passions et leurs forces peuvent faire émerger dans des stratégies de lutte aujourd’hui.
« Le mouvement autonome italien est peut-être l’un des mouvements de lutte les plus puissants de l’histoire récente occidentale. Fort de ponts exceptionnels entre étudiants et ouvriers, « autonome » des partis et des syndicats, massif et violent dans ses modes d’actions, il fera durer mai 68 pendant dix ans. Ce sont les « hordes païennes » de jeunes immigré-e-s du Sud qui paralysent les usines, revendiquant le refus du travail, remettant à l’ordre du jour les pratiques d’action directe qui avaient secoué les mêmes industries en 1920 avant de s’endormir sous le fascisme. Ce sont des quartiers entiers qui, face à l’inflation, refusent de payer les loyers ou les factures. C’est une irruption tonitruante des femmes, homosexuel-le-s, jeunes et chômeurs-ses sur la scène politique. Ce sont des analyses précises et originales de la transformation de l’économie occidentale. C’est une explosion des radios libres qui se font « la voix des sans-voix » tout en jonglant avec l’ironie et la philosophie. C’est enfin le tournant de 1977, les émeutes, les chars blindés à Bologne, une répression féroce : un mouvement étranglé qui n’a plus d’autres issues que la fuite, l’héroïne ou la clandestinité. Beaucoup « d’autonomes » passeront des années en prison, sans manquer d’en faire encore un lieu de luttes.
Des lectures tirées de plus de 15 ouvrages différents et entrecoupées de sons et d’images permettront, chapitre après chapitre, d’avoir un aperçu de l’atmosphère brûlante de l’époque et d’approcher les questions qu’elle nous pose aujourd’hui. »